11/11/2012

Communiqué de presse du 11 novembre 2012

Communiqué à la presse du 11/11/2012

De l’association de sauvegarde de la Vallée de la Bénatonnière. 
Contact : vallee.benatonniere@gmail.com

A l’initiative de Grosbreuillois attachés au patrimoine naturel et culturel de Grosbreuil et spécialement de la Vallée de la Bénatonnière , un blogue d’information (http://grosbreuil.blogspot.fr/ ) a été ouvert qui a déjà reçu plus de 700 visites en quelques jours. Ceci manifeste un intérêt de la population pour comprendre les orientations du PLU (Plan Local d’Urbanisme) en cours d’enquête dans la commune et sur ses conséquences sur l’avenir.

Or ce PLU soulève de lourdes interrogations qui doivent être portés à la connaissance de la population afin que l’Enquête publique, qui se déroule jusqu’au 3 décembre, puisse être correctement menée.

Des difficultés et des opportunités à caractère privées sont certes très légitimement en jeu. Mais au-delà de ceux-ci, les échanges suscités à partir du blogue manifestent des interrogations qui visent l’intérêt public et le long terme et qui sont tout aussi problématiques que le projet d’incinérateur qui avait fait grand débat il y a quelques années à Grosbreuil.

1.
Déficit d’information auprès des différents organes consultatifs et de la population, et même
avec des erreurs de nature à fausser le jugement.
2.
Un PLU paradoxal et incohérent avec les intentions générales communiquées par la municipalité
dans le PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable).
3.
Aucun projet de la municipalité en termes de conservation de l’environnement naturel et
culturel, et rejet d’un projet de « tourisme vert » qui n’a donc pas été proposé à la population.
4.
Transformation du site historique de la Bénatonnière (édifiée au XVII° siècle) en zone urbanisable
constructible pour une société immobilière et commercial privée dont le projet reste inconnu du public.

1. Un déficit de communication :

Alors que ce PLU transformera de manière importante le visage du village, la population a reçu le strict minimum légal d’information.

Pire, alors que le projet a été révisé en cours de processus, il n’y a pas eu de communication suite aux modifications du projet initial de PLU, et la municipalité a même dans un premier temps refusé de transmettre son nouveau projet à ceux qui le demandaient. Seuls ceux qui ont persévéré en adressant une demande en recommandé avec un rappel de la loi sur l’obligation de communiquer les éléments auront pu obtenir communication du projet.

Plus grave encore, alors que l’un des points majeurs du PLU concerne la zone du château de la Bénatonnière, le déclassement de cette zone protégée dans le POS (Plan d’Occupation des Sols), en zone urbanisable, est totalement passée sous silence dans le compte-rendu de l’arrêté du PLU, publié dans le bulletin municipal (N°61 de juilet 2012) annonçant l’Enquête publique. Pourquoi cette dissimulation?

Tout ceci fait que la population n’est pas consciente que le PLU est en train de modifier des zones protégées pour un projet privé totalement inconnu. Après avoir obtenu satisfaction, la Société qui a racheté le château pourra laisser libre cours à ses projets, qui ne sont sans doute pas ceux que s’imaginent les Grosbreuillois.

2. Un PLU paradoxal et incohérent :

Le PLU fait suite à la rédaction du PADD, la « feuille de route » qui donne les orientations générales pour l’avenir de la commune. Ce PADD est un document beaucoup moins technique et donc plus facilement compréhensible.

Or, ce PADD fixe des orientations rassurantes pour la population : volonté d’accompagner le développement tout en restant une communauté à taille humaine ancrée sur ses racines rurales. On peut notamment y lire les volontés suivantes :

a) Penser un nouveau modèle urbain : économiser l’espace
b) Protéger les paysages et valoriser le cadre de vie.
c) Impulser le développement d’un tourisme vert.

L’énoncé de ce PADD met en confiance, mais le PLU, document technique de mise en pratique du PADD, est en contradiction avec ces déclarations d’intention.

a) Penser un nouveau modèle urbain : économiser l’espace

Le PLU prévoit au contraire de fortes consommations d’espaces agricole, et des déclassements d’espaces boisés.

D’ailleurs la chambre d’Agriculture a donné un avis défavorable à ce projet, et plusieurs Commissions consultatives ont émis de lourdes réserves avec demandes de justifications, dont la Commission départementale de consommations des terres agricoles elle-même

Nous avons d’autre part découvert de nombreuses anomalies, erreurs ou omissions concernant : zones humides, zones boisées, monuments, relevés de milieux et espèces caractéristiques, etc. A titre d’exemple : plus de 6 hectares
de bois ont été soit oubliés à l’inventaire, soit sont déclassés de leur zone de protection. En tout ce sont près de 30 hectares qui sont déclassés, dont une quinzaine sont consommés pour l’urbanisation dans le PLU. Le grand calvaire et son parc route des Sables, avec son boisement et sa zone humide (plans d’eau), passe de zone naturelle à zone à usage agricole.

b) Protéger les paysages et valoriser le cadre de vie.
Le paysage le plus emblématique et le plus beau de la commune est celui de la Vallée de la Bénatonnière, où le château et le vieux bourg sont en vis-à-vis dans une belle perspective. Or au lieu de protéger et de valoriser ce paysage qui est devenu une situation rare, le PLU déclasse des zones agricoles en zones urbanisables de loisirs sur 4,5 hectares et dégradera en profondeur la nature (faune et flore) et le paysage tant du bourg vers le château que du château vers le bourg. Où est la protection annoncée du paysage ?
L’implantation d’infrastructures (établissements publics d’intérêts collectifs) jusqu’à 8 m de hauteur
à proximité immédiate du centre bourg (place de l’église) apportera des nuisances visuelles et sonores préjudiciables au cadre de vie. Une salle de sport en bac acier de 8 mètres de haut risquerait par exemple d’être autorisée dans le visuel de l’église et du château, ce qui à l’évidence est calamiteux pour le paysage et le cadre de vie.

c) Impulser le développement d’un tourisme vert.

L’emplacement d’une zone de loisirs dans la Vallée de la Bénatonnière empêchera en outre la promotion du tourisme vert dans ce paysage panoramique, alors qu’une proposition de valorisation de ce paysage par un « chemin thématique » a été présentée à la municipalité.

Ce « chemin thématique » serait constitué d’un chemin pédestre longeant le haut de la Vallée de la
Bénatonnière, avec des attractions valorisant le patrimoine culturel et historique de Grosbreuil (fresques pédagogiques, exposition des objets, outils de la vie d’antan, etc.) , ainsi que son patrimoine naturel (connaissance de la faune et flore locales, potager pédagogique, composition florale…). Enfin le paysage de la Vallée pourrait être valorisé (arbres d’ornement), et même faire l’objet d’une recomposition avec un partenariat avec des conservatoires botaniques d’espèces à protéger. C’est l’esprit de la démarche de notre association, dont les membres sont aussi des amoureux de la nature : être une véritable force de proposition pour tirer profit de ce paysage typique devenu rare dans nos villages et pour préserver et conserver l’environnement.

La municipalité ne prévoit aucun projet de tourisme vert à cet endroit, mais juste d’installer un terrain de foot supplémentaire en pleine zone protégée, alors que d’autres lieux plus fonctionnels et sans nuisance esthétiques existent. De même, ce faisant, elle empêche tout projet de qualité au château qui jouit actuellement une jolie vue panoramique sur l’étang, la vallée et le centre bourg avec son clocher, et qui demain pourrait avoir la vue sur des infrastructures inélégantes et choquantes dans le paysage. Ceci est peut-être un signe que le projet du château ne sera sans doute pas le beau projet de qualité qui court dans la rumeur publique aux seules fins de s’assurer le 
déclassement de zone protégée souhaitée par la Société récemment propriétaire du château…

Le projet privé du château sera en effet certainement strictement commercial et donc inaccessible aux Grosbreuillois et n’hésitera pas à transformer lourdement ce site emblématique. Le projet de « chemin thématique » permettrait en revanche une ouverture au grand public à la beauté et à l’intérêt d’un paysage attractif tout en préservant l’environnement, et sans empêcher le développement de la commune pour ses autres projets économiques ou de loisirs. Ce chemin en rejoignant les sentiers pédestres existants permettrait de boucler un circuit de promenade autour du village.

3. Un projet passé sous silence :

Alors que le PADD parle de protéger le paysage, les caractéristiques du village et le tourisme vert, le PLU n’a aucun projet dans ce sens. Au contraire, la prévision d’une zone à urbaniser de loisir viendrait dévaster de manière irréversible plus beau site paysager, et chargé d’histoire, de la commune : la vallée de la Bénatonnière.
Dès mai 2011 les propriétaires de terrains de cette vallée ont pourtant adressé à la municipalité la
proposition de chemin thématique évoquée ci-dessus, pour un projet de tourisme vert axé sur la nature et la culture. Ce projet préconise en revanche de concentrer les zones de sport et de loisir en des zones déjà existantes, au lieu de les étaler. Par exemple, en le plaçant à proximité de l’aire de loisirs des Lavandières (à proximité de l’école publique). Cette proposition est malheureusement restée lettre morte. La sensibilité du domaine de la Bénatonnière à la beauté du paysage et à la faune est une réalité historique, avec notamment le dessin du parc par le célèbre paysagiste du XIX° Choulot (dessin qui a été exposé à la Chabotterie lors de l’exposition Vendée Côté Jardin), l’étang, la charmille, etc. Le parc et les jardins de la Bénatonnière font d’ailleurs l’objet d’un inventaire réalisé par le CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement) de la Vendée. Au lieu de concevoir un projet qui pérennise et valorise sa protection, le PLU prévoit un déboisement pour la création d’un parking…
Bien plus grave : le PLU vise à modifier des zones qui ont toujours été protégées dans le POS actuel, à savoir la zone entourant le château de la Bénatonnière. Contrairement à ce qui est indiqué dans le PADD, ce château n’est pas une demeure du XIX° siècle, mais une demeure du XVII° siècle, ayant accueilli des familles illustres : Gazeau de la Boissière, Bessay, Beaumont (qui ont rebâti l’antique sanctuaire de Bourgenay) …
Ce château est bien connu des vendéens car la famille d’origine accueillait chaque année la très
populaire « Fête de la vache », la fête du village. Les abords du château deviendront urbanisables pour le tourisme, et même le château lui-même pourra subir de lourdes modifications avec une extension possible ! De tels bouleversements attentatoires au patrimoine ne sont actuellement pas permis par le POS.
Le PLU vise au contraire à rendre possible la transformation du site, pour les fins commerciales d’un projet inconnu.

4. La création d’un blogue : http://grosbreuil.blogspot.fr/

Un blogue a été créé pour pallier le déficit d’information sur ces sujets importants, et pour réunir les
Grosbreuillois, ou toute personne motivée pour la sauvegarde du patrimoine naturel et culturel du village.
Celui-ci pourra permettre à chacun de prendre conscience de la situation, et de fédérer davantage
les personnes désireuses de porter avec nous des projets en faveur du patrimoine typique du village,
à commencer par la sauvegarde et la mise en valeur de la Vallée de la Bénatonnière, dans un esprit
respectueux des traditions et de la qualité.

5. L’Enquête publique :

Une Enquête publique est actuellement en cours à la mairie jusqu’au 3 décembre. Tous les citoyens qui estiment avoir été mal informés, avoir des problèmes à soulever ou des propositions à formuler peuvent s’y rendre (ou bien écrire au Commissare Enqûeteur à la Mairie). Nous espérons que les citoyens seront nombreux à se saisir de cette démarche démocratique pour exprimer leur incompréhension, leur désaccord et leur volonté de participer à la sauvegarde des emblèmes du village.


Notre présentation du projet du PLU pour le centre bourg et ouest.

Notre proposition alternative.