10/02/2023

Le gaspillage validé mais pourtant contesté. (communiqué de l'ASVB)

 

COMMUNIQUÉ de l’ASVB

(Association de sauvegarde de la vallée de la Bénatonnière)

Le 08/02/2023

 

Une grande victoire…

en faveur du  gaspillage et la dégradation du cadre de vie !

 

Le 16 décembre dernier, la cour administrative d’appel de Nantes a rejeté le recours de l’ASVB contre la déclaration d’utilité publique de l’’urbanisation  de la  Zone de loisir de  la commune de Grosbreuil de 4 hectares dans la vallée de la Bénatonnière.

 

Étant donné les nombreux problèmes juridiques (pas d’étude d’impact environnemental, projet imprécis, erreur de surface, chiffrage budgétaire sous-évalué, bornage litigieux, charcutage cadastral...), l’ASVB a déjà engagée la démarche en vue d’un pourvoi devant le Conseil d’État pour défendre le droit.

 

Explications :

 

En dépit des nombreux problèmes soulevés, cette décision de la cour de Nantes choque par son laxisme. En raccourci, elle offre en toute impunité une victoire importante… pour le gaspillage de notre environnement et des deniers publics !

 

La justice administrative, à Grosbreuil comme ailleurs, penche souvent vers la défense des décisions administratives. Pour les citoyens réunis en association, il faut continuer de réclamer la justice et appeler au droit et à la raison, même s’ils ressentent péniblement que c’est le pot de terre contre le pot de fer.

 

Ce projet vieux de 10 ans pour Grosbreuil est pourtant notoirement reconnu comme très mal implanté en raison de la dénaturation d’un site remarqué : le domaine de la Bénatonnière, connu du grand public pour la Fête de la vache, où elle s’est longtemps déroulée en accueillant joyeusement des milliers de visiteurs dans une bonne ambiance vendéenne et campagnarde très appréciée. La DRAC a dû suspendre, après un premier avis favorable, l’étude de son classement en raison du projet communal qui défigure ce site au lieu de chercher à le valoriser comme un atout. Le peu d’intérêt voire le défaut d’éducation à la culture de certains élus et surtout leur ignorance sur la valeur d’un patrimoine et de l’histoire sont en cause. Les informations historiques de la commune (site internet, pancartes) contiennent d’ailleurs diverses erreurs et on a bien rarement vu des élus participer à nos sorties culturelles sur l’histoire de la Bénatonnière…  À l’extérieur, ce patrimoine est reconnu (encore un nouvel  article dans un livre récent sur l’histoire des châteaux en Vendée)  mais il faut lire, or… nul n’est prophète en son pays…

 

Ce projet d’urbanisation de 4 hectares a en outre été reconnu par le Rapporteur public comme « surdimensionné » (c’est le moins qu’on puisse dire…) et un véritable « attrait des grandeurs »de quelques élus, qui ont sans doute voulu laisser leur marque. Pourtant ils ne sont que de passage au cours d’un mandat de service.

 

Ce projet est également incompréhensible à maints égards, tels que : une route en cul-de-sac avec un rond-point à l’entrée et un autre à la sortie, destruction définitive du seul projet de tourisme vert de la commune, réintégration des nuisances dans le centre bourg alors que des subventions avaient été versées pour résoudre ces problèmes en déménageant le siège le siège agricole de la « ferme du bourg », etc.

 

Ce projet, saucissonné en plusieurs phases, aboutira à un chiffrage somptuaire  global de 5 à 6 millions d’euros, surtout avec l’inflation, et ceci sans son compter les frais d’entretien qui seront ensuite récurrents. 4 hectares d’infrastructures publiques : cela s’entretient ! En plus, comme c’est en doublon, cela doublera les charges… Beaucoup vont avoir la gueule de bois quand ils en découvriront les conséquences.

 

Choisir d’en faire une priorité absolue, sera forcément au détriment d’autres besoins de la commune (habitat, petite enfance, commerce et artisanat, services médicaux, assainissement, voirie, etc.). Malgré ces évidences, quelques élus municipaux persistent mordicus et continuent de refuser de prendre de la hauteur avec une réflexion globale, ouverte et publique. Qu’y aurait-il de honteux à reprendre la réflexion en amons pour un projet lancé avant eux, il y a plus de10 ans ?

 

D’ailleurs, comment a-t-on pu en arriver à un tel projet perdant-perdant qui traîne autant ?

 

C’est la méthode qui est en cause, sur ce sujet comme dans d’autres à Grosbreuil : une vraie difficulté d’information (et pas seulement faire de la com’), refus catégorique du dialogue et de la concertation, gestion en solo et catimini. Par exemple, la commune n’a jamais voulu nous recevoir ni diffuser notre projet à la population, et en 10 ans, elle a exproprié 4 familles -acte violent s’il en est- sans jamais daigner les recevoir ni même accepter leur demande de concertation amiable… Quel exemple et quelle méthode vexatoire ! Pour casser la confiance et coopération, il n’y a pas meilleure politique.

 

Le bien commun est en fait le grand oublié de l’histoire au profit de l’opiniâtreté. Ce choix d’urbanisation engagera les habitants, pour qui ce projet reste encore flou malgré son ancienneté, dans une priorité aventureuse qui sera forcément exclusive d’autres projets : tout pour le foot, tout pour la rue sans issue, tout pour une 2° salle... Plusieurs élus ont publiquement tiré la sonnette d’alarme (cf. p.3 du dernier bulletin communal) mais le maire écoutera-t-il le Conseil et les administrés ?

 

Nous écoutons les incompréhensions et impatiences de beaucoup d’habitants qui ne comprennent pas ce projet ou qui pensent qu’au fond la commune ne le réalisera pas. C’est hélas méconnaître  le pouvoir de la politique qui a la faculté de prendre seule des décisions dont tous font les frais, d’une manière ou d’une autre.

 

Les familles de l’école de la Rivière ont-elles conscience que la nouvelle entrée -à 1,5 millions d’euros…- par l’arrière de l’école remplacera l’entrée actuelle ? (Une école ne peut avoir deux entrées.) Ce ne sera pas une entrée supplémentaire mais un remplacement par la nouvelle rue à l’arrière, qui sera malcommode et risquée, avec un escalier de 10 marches, et un parking surdimensionné -et inutile…- de 100 places ! Ce ne sera vraiment pas pratique.

 

D’autres croient en revanche que le nouveau stade de foot remplacerait l’ancien qui laisserait place à un nouveau lotissement. Mais c’est une grosse erreur ! Ce sera impossible, car en totale contradiction avec les justifications présentées aux habitants, au Préfet, aux juges, qui ont permis l’expropriation des familles ! C’est donc bien un stade en doublon qui est prévu et le stade actuel ne pourra pas être loti ! Les autorités, et l’ASVB d’ailleurs, resteront vigilantes contre tout détournement du droit et de la parole publique.  Nous rappelons d’ailleurs au passage qu’une plainte au pénal est toujours en cours pour faux en écriture et prise illégale d’intérêt. La justice pénale a certes un rythme d’escargot… mais elle a une mémoire d’éléphant…

 

Mais alors au fond qui soutient ce projet qui défraye la chronique ?

 

Il subit des critiques de toutes parts (y compris au sein du Conseil municipal ou d’autres élus) mais la majorité relative des conseillers municipaux (élus dans les circonstances que l’on connait lors du Covid) ont le pouvoir… de n’écouter personne. La FIFA régionale en passant par la Chambre d’agriculture et une dizaine d’associations renommées de défense de l’environnement, du patrimoine ou de la gestion publique, constat d’huissier : on ne compte plus les critiques ni les acteurs inquiets depuis le début du projet. Mais le maire semble très sûr de lui malgré tous les avis des experts. En revanche, quelle autorité reconnue, quel expert compétent défend cette urbanisation dans une vallée classable, avec le déboisement, etc. ?

 

Pourtant, toutes les belles promesses flatteuses pour amadouer la population (du genre du château-hôtel de luxe créant de l’emploi…), ou au contraire pour faire peur et toucher la corde sensible (comme de répandre que l’accès actuel à l’école est dangereux pour les enfants…) se sont évaporées.

 

À la fin, tout le monde est lassé, malgré la méthode Coué. Il n’y a pas de réelle envie de s’engouffrer dans 4 hectares très coûteux d’urbanisation de loisirs pour 2200 habitants.  À la fin, il restera surtout la sensation de s’être bien fait avoir, d’avoir perdu 10 ans, de l’argent et d’avoir gagné des désagréments quotidiens et mis des freins pour l’avneir.

 

Même le club de foot et l’école publique, qui sont pourtant les premiers concernés, se tiennent prudemment à distance de ce projet mal parti. En fait, elles sont surtout prises en otage et dans la très désagréable situation de servir d’alibi à une politique communale qui n’a pas su créer les conditions pour coopérer, comme par le passé, avec les habitants pour permettre un développement harmonieux et pacifique. Alors en attendant, les sportifs, les familles, les associations : tout le monde en pâtit, et au contraire, elle a créé les conditions de blocages.

 

Est-ce un projet moderne ou un projet dépassé et à contre-sens de l’histoire ?

 

À l’heure de la sobriété, de la prise de conscience des enjeux environnementaux, de la défense de notre identité et de la terre nourricière, pourquoi se faire du mal en grillant l’argent pubic, en se privant d’autres dépenses vraiment tuiles, tout en se créant des nuisances ?

 

En tout cas, à défaut d’avoir convaincu, il est clair que la mairie cherche à profiter de son avantage juridique temporaire pour précipiter les travaux et lancer au plus vite les bulldozers pour la première phase, quitte à compromettre l’avenir de la commune, avant même de connaitre les résultats définitifs des recours actuels, et ceux à venir… Elle entreprend à marche forcée de lancer des travaux sans avoir fait les comptes et n’a pas encore permis de débloquer les indemnités d’expropriation. On réfléchira aux conséquences de tout cela plus tard. Cela s’appelle mettre la charrue avant les bœufs…

 

Comme il ne doit pas y avoir de citoyens de seconde zone, nous appelons les citoyens, même non membres de notre association, à oser questionner les conseillers municipaux. Ils ont été élus à leur service.

 

Contact :

vallee.benatonniere@gmail.com

https://sites.google.com/site/asvbvalleebenatonniere/