12/12/2014

urbanisation et catastrophe...

Parfois, les urbanisations incontrôlées se terminent de manière catastrophiques.


Le tribunal des Sables-d'Olonne a condamné l'ex-maire de La Faute-sur-Mer, qui était jugé pour la mort de 29 personnes, lors du passage de la tempête Xynthia.

 http://www.lepoint.fr/justice/xynthia-rene-marratier-la-chute-du-roi-batisseur-11-12-2014-1888880_2386.php

Le Point - Publié le 
 L'ancien maire de La Faute-sur-Mer (Vendée), René Marratier, et son ex-adjointe à l'urbanisme, Françoise Babin, ont été condamnés vendredi à respectivement quatre et deux ans de prison ferme pour la mort de 29 personnes lors du passage de la tempête Xynthia en 2010. Le tribunal correctionnel des Sables d'Olonne a estimé que les anciens élus connaissaient parfaitement les risques d'inondation dans la station balnéaire mais les avaient "intentionnellement occultés" pour "ne pas entraver la manne" que représentait l'urbanisation. L'ex-maire va faire appel de cette décision, selon son avocat. René Marratier aimait voir les choses en grand. Lorsque les Fautais l'ont élu maire, la première fois en 1989, son ambition fut de transformer ce petit village de 800 âmes en station balnéaire, courtisée par des retraités qui, au fil des étés, entre le soleil et la mer, songent à y passer leurs vieux jours. L'édile ne faisait alors que des heureux : il signait d'une main les permis de construire de centaines de pavillons édifiés au bord de l'eau et saluait de l'autre les villageois qui l'ont réélu triomphalement durant vingt et un ans, fiers de leur maire bâtisseur. Deux mille cinq cents maisons ont été construites sous ses mandatures, la plupart sans étage, car plus accessibles aux personnes vieillissantes. Tout allait bien. "Roi René" et son adjointe à l'urbanisme et amie Françoise Babin paraphaient, Philippe Babin, le fils de Françoise, vendait les terrains, et un ami, Patrick Maslin, construisait les maisons. "L'ambition d'un maire, c'est de développer sa commune, expliquait l'ancien garagiste. Je pense avoir géré en bon père de famille, dans l'intérêt général de la population." Permis de construction illégaux Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia est venue balayer ces maisons, des vies et tout un système. Les eaux de la rivière Le Lay qui borde la presqu'île ont inondé la cité vendéenne et noyé vingt-neuf habitants. © Bertrand Guay/AFP L'enquête a révélé que, pour quinze pavillons concernés, des permis de construction illégaux prévoyant la construction de maisons sur des terrains inondables avaient été validés par René Marratier ou Françoise Babin. L'instruction a également pointé la quarantaine d'études, de documents, de courriers de la préfecture adressés au maire pour le sensibiliser à l'extrême vulnérabilité de sa commune. Notamment un arrêté préfectoral datant de 2007 qui fixait des conditions de sécurité très strictes selon lesquelles toute nouvelle construction devait respecter une "côte de référence", induisant une hauteur minimale pour les espaces habitables. Des alertes toutes ignorées ou contournées.