COMMUNIQUÉ de l’ASVB
(Association de sauvegarde
de la vallée de la Bénatonnière)
Le 08/02/2023
Une grande victoire…
en faveur du
gaspillage et la dégradation du cadre de vie !
Le 16 décembre dernier, la cour administrative d’appel
de Nantes a rejeté le recours de l’ASVB contre la déclaration d’utilité
publique de l’’urbanisation de la Zone de loisir de la commune de Grosbreuil de 4 hectares dans la
vallée de la Bénatonnière.
Étant donné les nombreux problèmes juridiques (pas
d’étude d’impact environnemental, projet imprécis, erreur de surface, chiffrage
budgétaire sous-évalué, bornage litigieux, charcutage cadastral...), l’ASVB a
déjà engagée la démarche en vue d’un pourvoi devant le Conseil d’État pour
défendre le droit.
Explications :
En dépit des nombreux problèmes soulevés, cette
décision de la cour de Nantes choque par son laxisme. En raccourci, elle offre en toute
impunité une victoire importante… pour le gaspillage de notre environnement et
des deniers publics !
La justice administrative, à Grosbreuil comme
ailleurs, penche souvent vers la défense des décisions administratives. Pour
les citoyens réunis en association, il faut continuer de réclamer la justice et
appeler au droit et à la raison, même s’ils ressentent péniblement que c’est le
pot de terre contre le pot de fer.
Ce projet vieux de 10 ans pour Grosbreuil est pourtant
notoirement reconnu comme très mal implanté en raison de la dénaturation
d’un site remarqué : le domaine de la Bénatonnière, connu du grand public
pour la Fête de la vache, où elle s’est longtemps déroulée en
accueillant joyeusement des milliers de visiteurs dans une bonne ambiance
vendéenne et campagnarde très appréciée. La DRAC a dû suspendre, après un
premier avis favorable, l’étude de son classement en raison du projet communal qui
défigure ce site au lieu de chercher à le valoriser comme un atout. Le peu
d’intérêt voire le défaut d’éducation à la culture de certains élus et surtout leur
ignorance sur la valeur d’un patrimoine et de l’histoire sont en cause. Les
informations historiques de la commune (site internet, pancartes) contiennent d’ailleurs
diverses erreurs et on a bien rarement vu des élus participer à nos sorties
culturelles sur l’histoire de la Bénatonnière… À l’extérieur, ce patrimoine est reconnu
(encore un nouvel article dans un livre
récent sur l’histoire des châteaux en Vendée)
mais il faut lire, or… nul n’est prophète en son pays…
Ce projet d’urbanisation de 4 hectares a en outre été reconnu
par le Rapporteur public comme « surdimensionné » (c’est le
moins qu’on puisse dire…) et un véritable « attrait des grandeurs »de
quelques élus, qui ont sans doute voulu laisser leur marque. Pourtant ils ne
sont que de passage au cours d’un mandat de service.
Ce projet est également incompréhensible à
maints égards, tels que : une route en cul-de-sac avec un rond-point à
l’entrée et un autre à la sortie, destruction définitive du seul projet de
tourisme vert de la commune, réintégration des nuisances dans le centre bourg
alors que des subventions avaient été versées pour résoudre ces problèmes en
déménageant le siège le siège agricole de la « ferme du bourg », etc.
Ce projet, saucissonné en plusieurs phases, aboutira à
un chiffrage somptuaire global de
5 à 6 millions d’euros, surtout avec l’inflation, et ceci sans son compter les
frais d’entretien qui seront ensuite récurrents. 4 hectares d’infrastructures
publiques : cela s’entretient ! En plus, comme c’est en doublon, cela
doublera les charges… Beaucoup vont avoir la gueule de bois quand ils en
découvriront les conséquences.
Choisir d’en faire une priorité absolue, sera forcément
au détriment d’autres besoins de la commune (habitat, petite enfance,
commerce et artisanat, services médicaux, assainissement, voirie, etc.). Malgré
ces évidences, quelques élus municipaux persistent mordicus et continuent de
refuser de prendre de la hauteur avec une réflexion globale, ouverte et
publique. Qu’y aurait-il de honteux à reprendre la réflexion en amons pour un
projet lancé avant eux, il y a plus de10 ans ?
D’ailleurs, comment a-t-on pu en arriver à un tel
projet perdant-perdant qui traîne autant ?
C’est la méthode qui est en cause, sur ce sujet comme
dans d’autres à Grosbreuil : une vraie difficulté d’information (et pas
seulement faire de la com’), refus catégorique du dialogue et de la
concertation, gestion en solo et catimini. Par exemple, la commune n’a jamais
voulu nous recevoir ni diffuser notre projet à la population, et en 10 ans,
elle a exproprié 4 familles -acte violent s’il en est- sans jamais daigner les
recevoir ni même accepter leur demande de concertation amiable… Quel exemple et
quelle méthode vexatoire ! Pour casser la confiance et coopération,
il n’y a pas meilleure politique.
Le bien commun est en fait le grand oublié de
l’histoire au profit de l’opiniâtreté. Ce choix d’urbanisation engagera les habitants,
pour qui ce projet reste encore flou malgré son ancienneté, dans une
priorité aventureuse qui sera forcément exclusive d’autres projets : tout
pour le foot, tout pour la rue sans issue, tout pour une 2° salle... Plusieurs
élus ont publiquement tiré la sonnette d’alarme (cf. p.3 du dernier
bulletin communal) mais le maire écoutera-t-il le Conseil et les
administrés ?
Nous écoutons les incompréhensions et impatiences de beaucoup
d’habitants qui ne comprennent pas ce projet ou qui pensent qu’au fond la
commune ne le réalisera pas. C’est hélas méconnaître le pouvoir de la politique qui a la faculté
de prendre seule des décisions dont tous font les frais, d’une manière ou d’une
autre.
Les familles de l’école de la Rivière ont-elles conscience que la nouvelle
entrée -à 1,5 millions d’euros…- par l’arrière de l’école remplacera
l’entrée actuelle ? (Une école ne peut avoir deux entrées.) Ce ne sera pas
une entrée supplémentaire mais un remplacement par la nouvelle rue à l’arrière,
qui sera malcommode et risquée, avec un escalier de 10 marches, et un parking
surdimensionné -et inutile…- de 100 places ! Ce ne sera vraiment pas
pratique.
D’autres croient en revanche que le nouveau stade de foot remplacerait
l’ancien qui laisserait place à un nouveau lotissement. Mais c’est une grosse
erreur ! Ce sera impossible, car en totale contradiction avec les
justifications présentées aux habitants, au Préfet, aux juges, qui ont permis
l’expropriation des familles ! C’est donc bien un stade en doublon qui
est prévu et le stade actuel ne pourra pas être loti ! Les autorités, et
l’ASVB d’ailleurs, resteront vigilantes contre tout détournement du droit et de
la parole publique. Nous rappelons d’ailleurs au passage qu’une
plainte au pénal est toujours en cours pour faux en écriture et prise illégale
d’intérêt. La justice pénale a certes un rythme d’escargot… mais elle a une
mémoire d’éléphant…
Mais alors au fond qui soutient ce projet qui
défraye la chronique ?
Il subit des critiques de toutes parts (y compris au
sein du Conseil municipal ou d’autres élus) mais la majorité relative des conseillers
municipaux (élus dans les circonstances que l’on connait lors du Covid) ont le
pouvoir… de n’écouter personne. La FIFA régionale en passant par la Chambre
d’agriculture et une dizaine d’associations renommées de défense de
l’environnement, du patrimoine ou de la gestion publique, constat d’huissier :
on ne compte plus les critiques ni les acteurs inquiets depuis le début du
projet. Mais le maire semble très sûr de lui malgré tous les avis des
experts. En revanche, quelle autorité reconnue, quel expert compétent défend
cette urbanisation dans une vallée classable, avec le déboisement, etc. ?
Pourtant, toutes les belles promesses flatteuses pour
amadouer la population (du genre du château-hôtel de luxe créant de l’emploi…),
ou au contraire pour faire peur et toucher la corde sensible (comme de répandre
que l’accès actuel à l’école est dangereux pour les enfants…) se sont
évaporées.
À la fin, tout le monde est lassé, malgré la méthode
Coué. Il n’y a pas de réelle envie de s’engouffrer dans 4 hectares très coûteux
d’urbanisation de loisirs pour 2200 habitants.
À la fin, il restera surtout la sensation de s’être bien fait avoir, d’avoir
perdu 10 ans, de l’argent et d’avoir gagné des désagréments quotidiens et mis
des freins pour l’avneir.
Même le club de foot et l’école publique, qui sont pourtant
les premiers concernés, se tiennent prudemment à distance de ce projet mal parti.
En fait, elles sont surtout prises en otage et dans la très désagréable
situation de servir d’alibi à une politique communale qui n’a pas su
créer les conditions pour coopérer, comme par le passé, avec les habitants pour
permettre un développement harmonieux et pacifique. Alors en attendant, les
sportifs, les familles, les associations : tout le monde en pâtit, et au
contraire, elle a créé les conditions de blocages.
Est-ce un projet moderne ou un projet dépassé et à
contre-sens de l’histoire ?
À l’heure de la sobriété, de la prise de conscience
des enjeux environnementaux, de la défense de notre identité et de la terre
nourricière, pourquoi se faire du mal en grillant l’argent pubic, en se privant
d’autres dépenses vraiment tuiles, tout en se créant des nuisances ?
En tout cas, à défaut d’avoir convaincu, il est clair
que la mairie cherche à profiter de son avantage juridique temporaire pour
précipiter les travaux et lancer au plus vite les bulldozers pour la première
phase, quitte à compromettre l’avenir de la commune, avant même de connaitre les
résultats définitifs des recours actuels, et ceux à venir… Elle entreprend à
marche forcée de lancer des travaux sans avoir fait les comptes et n’a pas
encore permis de débloquer les indemnités d’expropriation. On réfléchira aux
conséquences de tout cela plus tard. Cela s’appelle mettre la charrue avant les
bœufs…
Comme il ne doit pas y avoir de citoyens de seconde
zone, nous appelons les citoyens, même non membres de notre association, à oser
questionner les conseillers municipaux. Ils ont été élus à leur service.
Contact :
https://sites.google.com/site/asvbvalleebenatonniere/
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